Carnet de liaison... et coéducation !
(actualisé le )
Il faut tout un village pour éduquer un enfant (proverbe africain)
La coéducation, terme nouveau dans le registre éducatif, n’a rien d’une innovation ! C’est le rappel d’une vérité ancienne : pour grandir, un enfant, un adolescent ont besoin de l’apport de nombreux adultes, de diverses personnes, bien au-delà du cercle familial des deux parents. La coéducation vient ainsi redonner place à cette vision des influences multiples nécessaires à chacun pour devenir pleinement homme ou femme : une personne responsable de ses actes et soucieuse des autres.
Quel rapport avec le carnet de liaison ?
Celui-ci sert à établir ou maintenir le lien entre les parents et les adultes du collège : donner des informations sur la vie scolaire de l’enfant-élève, son comportement ; solliciter un rendez-vous, etc. , donc communiquer brièvement, par écrit, la nécessité de se rencontrer pour discuter.
A l’école primaire, l’échange avec les parents s’effectue principalement au moment de l’arrivée ou du départ de la classe. Au collège, les rencontres étant moins fréquentes, le carnet permet d’émettre les signaux invitant à se réunir pour se comprendre dans l’intérêt de l’enfant.
Le carnet n’a donc pas pour rôle de recueillir les réponses en réaction à des éléments forcément incomplets.
Ecrire dans le carnet une contestation de ce que des adultes du collège ont mentionné comporte un double inconvénient :
– l’erreur d’interprétation des faits rapportés, en se fondant uniquement sur la version de l’enfant ;
– rendre illégitime l’autorité des adultes du collège aux yeux de l’enfant.
Dire que la décision des adultes du collège n’a pas de sens, qu’elle n’est pas fondée, vient rompre le respect nécessaire. Si la décision apparaît injuste ou incorrecte, il convient de venir rencontrer (ou de contacter par téléphone) ceux qui en sont à l‘origine… mais pas d’exposer devant l’enfant (et a fortiori par écrit) ce désaccord. Sinon, cela constitue une sorte d’équivalent d’une querelle entre les deux parents, devant l’enfant, sur la manière de l’éduquer.
Il peut y avoir désaccord entre deux parents, de même qu’il peut y avoir désaccord entre les parents et le collège, mais dans l’intérêt de l’éducation de l’enfant, cela doit se dire entre adultes et non devant lui !
La coéducation ne signifie donc pas qu’il n’y aurait qu’une seule et unique manière d’élever un enfant mais que celui-ci a bien besoin des interventions éducatives de plusieurs personnes sans que ces dernières n’exposent leurs différends devant lui au risque :
– de le mettre en situation de devoir « choisir  » entre les adultes celui qui a raison ;
– ou, pire, de perdre toute confiance dans la capacité des adultes à l’aider à grandir !